Libre pensée et émancipation de la personnalité

Klaus Hartmann

Le congrès de Potsdam de ‘Association Allemande des Libres Penseurs en juin 2016 a donné pour objectif au conseil d’administration de l’association de « lancer un débat public sur le thème essentiel « Comment voulons-nous vivre ».

Avant de pouvoir discuter de la manière dont nous voulons vivre, la question du « nous » se pose – qui est-ce ? Cela pose la question de l’Homme, de notre image de l’Homme, et en particulier de la relation entre l’individu et la société.

Ce sont des critères importants dans la construction d’un humanisme réel propagé par les libres penseurs. Notre déclaration de Berlin énonce notre objectif à cet égard : « Le principe de base d’une société décente doit être le développement complet et libre de l’individu. »

Immanuel Kant a formulé la question « Qu’est-ce que l’homme ? » mais il n’a pas proposé une réponse définitive. L’Association Allemande des Libres Penseurs a des racines historiques dans le mouvement ouvrier et le marxisme fait partie de son héritage spirituel. Il y a quelques semaines, le 5 mai, nous avons célébré le 200e anniversaire de Karl Marx, grand scientifique, révolutionnaire et théoricien du mouvement ouvrier, par une conférence sur « L’individu et la société ». Nous voulions examiner ce que Marx a à nous dire aujourd’hui sur ces questions, et si le marxisme dispose d’un ensemble d’instruments utiles.

L’individualisme exalté par les dogmatiques du marché, appelés « néolibéraux », s’est heurté dans nos rangs à un scepticisme généralisé. Mais, de leur côté, les partisans de Marx ne sont-ils pas perçus comme des opposants féroces de l’individu, partisans d’une dictature du collectivisme ? Certains posent la question, par exemple : si un marxiste ne peut penser qu’en termes de masses, cela ne revient-il pas à nier l’individu ? N’y a-t-il pas dans son esprit une propension à séparer et même à oppose individu et collectivité ?

Marx écrit dans la 6e thèse de Feuerbach sur la question de « l’essence humaine » que « Feuerbach dissout l’essence religieux dans l’essence humain. Mais l’essence humaine n’est pas une abstraction inhérente de l’individu pris à part. Dans sa réalité effective, c’est l’ensemble des rapports sociaux. » (1)

Et dans le Manifeste communiste on peut lire : « A la place de l’ancienne société bourgeoise avec ses classes et ses antagonismes de classe surgit une association dans laquelle le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous. »(2)
Comment ces passages ont-ils été interprétés et développés dans la recherche marxiste ?

En RDA, Herbert Hörz a contribué à élaborer une image de l’Homme, comme être naturel d’une part, être psychologique et social d’autre part. Ce concept décrivait l’homme comme une unité bio-psycho-sociale.
Un autre scientifique de la RDA, Erich Hahn, aujourd’hui membre du conseil consultatif des libres penseurs considère la question suivante comme décisive : « L’homme détermine-t-il son environnement ou inversement ? » (3)

Il détecte chez beaucoup de chercheurs « une forme spécifiquement sociologique d’idéalisme » (4) parce que « tous voient les déterminants essentiels de l’homme dans les facteurs immatériels ». Pour eux, « il est caractéristique qu’ils considèrent l’individu et la société comme des sphères ou des grandeurs à l’origine séparées. Le véritable déterminant de la conscience sociale, « les relations sociales matérielles, restent fermées à l’analyse. » (5)

Hahn émet la thèse, que « l’activité de production est l’activité la plus originale, parce qu’elle détermine la qualité de l’état social dans son ensemble », et cite Marx comme preuve : « La société ne se compose pas d’individus, mais exprime la somme des relations, des relations dans lesquelles ces individus sont les uns par rapport aux autres. » (6)

« Les relations de production dans leur ensemble forment ce que nous appelons les relations sociales, la société, une société à un certain stade historique de développement, une société avec un caractère particulier et distinctif. » (7)

Pour Hahn : « Toutes les autres relations sociales non économiques sont de nature secondaire dérivées de ces relations matérielles, un réflexe qui correspond à la diversité de l’activité consciente de la vie humaine. L’ensemble des relations sociales de l’économie à la religion est lié par une dépendance liée au contenu, qualitativement déterminée, qui prend son point de départ dans les relations matérielles. C’est l’idée de base du matérialisme historique. A cet égard, la conception matérialiste de l’histoire est un concept moniste. » (8)

Hahn conclut : « La réalité originelle de l’unité de l’individu et de la société est la production sociale des individus. Ce mode de production sociale matérielle façonne fondamentalement l’état social respectif et donc l’essence sociale de la personnalité humaine dans ces conditions. Elle constitue la qualité décisive, concrète et empiriquement vérifiable de l’être humain en tant qu’être social. » (9)

« Tout comme le processus métabolique entre l’homme et la nature montre la particularité indispensable du travail, c’est-à-dire la production fonctionnelle de valeurs d’utilité à l’aide d’outils et des moyens de production, alors le développement phylogénétique historique de l’humanité se fait à travers l’extériorisation et l’objectivation dans les produits de son travail ».(10) « (…) dans l’histoire de l’industrie, l’essence humaine, les expériences, les capacités, les possibilités du stade de développement respectif sont objectivées. Mais c’est précisément par l’objectivation qu’il est transmis à la génération qui suit cette étape de développement, qu’un ‘processus de transmission’ a lieu. » (11)

Mais cette référence à l’individu en tant qu’être social à travers le processus de production n’implique aucunement une réduction, voire une négation de l’individu. Le philosophe soviétique I.S. Kon (1928-2011) donne la définition suivante dans l’Encyclopédie philosophique :

«
Le terme individu humain désigne simplement l’appartenance à l’espèce humaine et ne contient pas de caractéristiques sociales ou psychologiques concrètes.

Le terme individualité, qui joue un rôle en psychologie, décrit l’ensemble des caractéristiques physiques et psychologiques héritées acquises dans le processus d’ontogenèse, qui distinguent un individu donné de tous les autres.

Le terme personnalité décrit la personne dans son ensemble comme une unité de ses capacités individuelles et des fonctions sociales (rôles) qu’elle remplit. » (12).

Il existe une relation dialectique entre l’individu et la société : l’individualité sociale, la personnalité n’est pas constituée en dehors de l’être social, ce qui est caractéristique de la formation sociale économique donnée, mais la personnalité est une particularité et l’individualisation de cet être social. (13)

Selon Alfred Kurella (1895 – 1975), scientifique de la RDA, l’humanisme s’est épanoui à la fin du 18e et au début du 19e siècle à Hegel et Feuerbach, tandis que la désintégration progressive a commencé dans la seconde moitié du 19e siècle. (14)

Kurella indique le point culminant de cette vision des choses: « le point de départ de tout le concept de cette nouvelle image de l’homme (…) a été le résumé philosophique ingénieux de tout l’humanisme bourgeois dans l’œuvre de Hegel, (…) son élaboration d’un concept de réalité qui a donné à l’histoire de la nature et à l’histoire de la société humaine une connexion intérieure nécessaire, en d’autres termes : la conception de la réalité concrète comme un processus se déplaçant hors d’elle-même selon les lois reconnaissables de la dialectique. » (15

Il voit un terme clé dans le concept hégélien d’« aliénation par rapport à soi-même », forme de l’épanouissement de l’esprit objectif, donnant naissance à quelque chose de nouveau, qui confronte l’esprit en tant qu’étranger.

« Ce concept d’aliénation a été particulièrement repris par Feuerbach » et « lui a ainsi donné la clé de sa critique de la religion, dont le résultat a été l’affirmation que ce n’est pas dieu qui a créé l’homme, mais l’homme qui a créé dieu et les dieux. (….) Feuerbach a reconnu l’aliénation de l’homme dans la religion, l’invention d’êtres extérieurs à l’humanité, qui se sont été confrontés à l’homme, comme un acte légitime et nécessaire dans le processus progressif de la connaissance de l’homme de soi-même.» (16)
.
La faiblesse de Feuerbach réside pour Marx dans le fait qu’il limite « l’auto-aliénation » à la sphère religieuse, à une production purement fantastique de l’esprit humain, pendant que «’ l’essence du genre humain’ était définie comme quelque chose d’éternel, inhérent à l’espèce humaine et non comme quelque chose en devenir, produit de l’activité humaine elle-même. » (17)

Selon Kurella, Marx a développé davantage le concept matérialiste de Feuerbach de « l’aliénation », remplaçant la religion par un travail productif en tant qu’ « extériorisation » de soi-même, propre à l’Homme. L’essence de l’homme est le résultat d’un processus historique du travail productif de l’homme.

Mais comme le travail et la propriété privée ont été élevés au rang de principe de l’économie bourgeoise, le travail s’opère « de façon constante dans le déni de l’homme ». (18) Avec « l’utilisation du monde des choses, la dévaluation du monde humain augmente en proportion directe. » (19)

Kurella dit à propos de « l’effet déshumanisant du mode de production capitaliste sur le travailleur » : « Parce que la réappropriation des produits du travail est liée à la possession de l’argent, le travailleur est complètement séparé de son être transposé dans les produits de son travail. » Et Marx pose la question suivante : « Si le produit du travail m’est étranger, s’il me fait face en tant que puissance étrangère, alors à qui appartient-il ? Si ma propre activité ne m’appartient pas, si elle est une activité étrangère. imposée, à qui appartient-elle donc? À un autre être que moi. Qui est cet être ? » (20)

Mais la lecture de l’aliénation en tant que phénomène exclusivement négatif serait un raccourci qui nous refuserait l’accès à la compréhension de notre sujet : Marx «a compris l’extériorisation, l’aliénation, l’objectivation des forces de la nature humaine dans l’environnement artificiel créé par l’homme comme une forme nécessaire de l’émergence et du développement de l’humanité », comme un processus constant et infini qui « représente une condition constante et nécessaire de l’auto-développement humain ».

« Avec cette définition de l’être humain, qui commence par une nouvelle connaissance révolutionnaire de la nature et du sens du travail productif, se sont dessinés les contours de l’image d’un être humain parfait, entier, libre, actif. Cette définition contient tout un programme pour l’étude de l’être humain, qui n’a même pas encore commencé. » (21)

Alors que la propriété privée représente l’auto-aliénation humaine, le communisme représente l’abolition positive de la propriété privée. Et donc pour l’appropriation réelle de l’essence humaine par et pour l’homme. C’est pourquoi, pour Marx, le communisme est «l’énigme résolue de l’histoire et se reconnaît comme cette solution. » (22)

Dans son ouvrage internationalement reconnu « Marxisme et théorie de la personnalité », le philosophe français Lucien Sève a fait constat d’une « révolution de l’anthropologie » par le marxisme : la découverte d’une « extraordinaire nouveauté dans l’évolution des êtres vivants : que le génome cède son rôle de déclencheur des capacités de l’espèce à une réalité extérieure. » (23)

L’homme est « né biologiquement comme un spécimen d’Homo sapiens sapiens », mais…. « son humanité se trouve presque entièrement en dehors de son organisme : il doit d’abord l’acquérir ». Le marxisme a expliqué cela avec le concept d’ «objectivation et appropriation . »

« L’enfant humain ne doit pas seulement se compléter par l’entraînement des capacités données, comme tout animal aussi, non seulement s’adapter à ses congénères, comme partiellement les grands singes, mais il doit d’abord devenir l’Homme dans le vrai sens du terme en construisant ces fonctions psychologiques, que le terme inclut, à partir du monde des humains. 104] Un individu de l’espèce humaine qui se développerait en dehors du monde humain n’aurait rien d’autre à apprendre que tout autre vertébré supérieur, malgré son gros cerveau et sa précocité mentale.

Selon Sève, l’affirmation par Marx que « L’histoire sociale des Hommes n’est jamais que l’histoire de leur développement individuel » n’est pas applicable à une espèce animale :

« D’abord parce qu’aucune espèce animale n’a d’histoire sociale – entendu par là le processus de transformations accumulées que l’activité collective des individus introduit de génération en génération dans le mode de vie du groupe, ce que diffère du tout au tout de l’évolution biologique par quoi se modifient de manière incomparablement plus lente et bornée l’organisme animal et le répertoire comportemental de la population considérée : il n’y a pas d’histoire sociale des fourmilières.

Ensuite parce que, en corollaire, il n’y a pas non plus d’histoire de développement individuel en nulle espèce animale – précisons : la façon à la fois génétiquement réglée et contextuellement modulée dont s’y déploie le comportement de l’individu au cours de sa vie ne se transforme pas elle-même cumulativement au fil des générations en fonction de l’histoire sociale de l’espèce, laquelle fait défaut. Les abeilles qu’évoque Virgile dans le quatrième chant de Géorgiques sont tour à tour nourricières, maçonnes, butineuses tout comme celles qu’observe von Frisch deux millénaires plus tard.

Ce qui caractérise au contraire à cet égard le genre humain développé, c’est l’incessante et inépuisable surgissement de nouvelles capacités physiques et psychiques individuelles, de nouveaux modes et motifs d’activité collective. Durant ces mêmes deux millénaires le tableau de ce que peuvent faire des humains s’est incroyablement étendu : comprendre les éruptions volcaniques et ne plus craindre la colère des dieux, résoudre les équations différentielles, aléser une pièce au micron près, opérer à cœur ouvert, envoyer des millions de gens au crématorium, expérimenter à l’état d’apesanteur, organiser une grève, cloner un brebis , condamner en masses de salariés au chômage pour élever le taux de profit, passer six mètres au saut à la perche, entendre une fausse note d’un second violon d’orchestre, faire une commande sur Internet, décider de changer de sexe…. Énumération indéfiniment extensible. L’humanitas des humains pourrait même être définie par cette impossibilité qu’il y a de la cerner dans une définition. (25)

Ce qui exige alors manifestement une explication est que cette floraison, par certains côtés exponentiels d’ activités et d’ capacités psychiques puisse s’effectuer à conditions génétiques globalement invariables, étant donné qu’on ne saurait alléguer de changement majeur en ce domaine pour une période se mesurant non en millions d’années, comme les évolutions biologiques marquantes mais en siècles, c’est-à-dire en unités dix mille fois plus petites. Il y a là une énigme décisive, qu’une approche génétique, aucun innéisme psychologique n’a jamais été en mesure de tirer au clair. Quelqu’un peut-il imaginer, à propos de capacités aussi neuves que celles données plus haut en exemple – disons pour n’en nommer qu’un : les formes actuelles de l’intelligence mathématique – qu’elles auraient pu naître, en tant qu’aptitudes au moins en partie héréditaires d’une sélection mystérieusement téléonomique de mutations génétiques survenues au hasard, ce stupéfiant processus s’accomplissant de surcroît en quelques dizaines de générations humaines ? Énoncé la chose en clair il suffit à en faire mesurer l’absurdité. Il y a ainsi, étrangement, acceptée de façon tacite par beaucoup et pourtant exorbitante, dès qu’on veut bien y prêter attention, un déficit essentiel à propos de cette donnée frappante, massive, inéludable: l’impressionnante évolution des capacités psychiques humaines au cours des derniers millénaires. (26)

Que les capacités des individus pourraient se développer comme ils l’ont fait au cours des derniers millénaires et comme ils le feront à l’avenir sans limite prédéterminée et à une vitesse toujours plus rapide, alors que, selon tout ce que l’on sait, le cerveau humain en tant qu’organe biologique génétiquement défini ne s’est pas développé davantage depuis l’âge de pierre – comment est-ce possible ?

La réponse complètement nouvelle à cette question posée par Marx est que les capacités humaines existent non seulement en tant qu’activités subjectives des individus, mais aussi dans une forme objective – ou plus précisément : objectivée – de « forces productives » ; des outils et des machines, où l’artisanat, les connaissances scientifiques et les procédures technologiques s’unissent, où les procédures intellectuelles prennent forme ; un magasin non organique en pleine croissance historique, par l’appropriation individuelle toujours singulière, les capacités personnelles se forment dans chaque génération. Dans cette dialectique historique constante de l’objectivation / subjectivation se cache le secret du développement illimité des possibilités humaines tout en conservant le potentiel neuronal des individus. Une vision qui est reprise et précisée par Marx dans les « Grundrisse » : « l’un moment de l’activité sociale – le travail appliqué à un objet – [devient] le corps de plus en plus puissant de l’autre moment, du travail subjectif, vivant. » (27)

Mais dans le capitalisme « ces conditions accumulées de l’activité sociale acquièrent une autonomie de plus en plus gigantesque » et se présentent comme « une puissance étrangère et dominante de plus en plus puissante » : l’objectivation est en même temps aliénation.(28)

Le discours de « l’Homme » qui pose « un être humain qui n’existe que dans l’imagination en dehors de la réalité historique et sociale », un tel être passe-partout n’a jamais existé et n’existera jamais : l’être humain est toujours la personne d’une époque historique, une formation sociale, et dans cette formation un membre d’un groupe social bien précis, etc… Spécifications qui peuvent être sujettes aux plus grands changements lorsqu’on passe d’une époque, société, classe, etc. à une autre.

La révolution anthropologique de Marx est précisément d’écarter définitivement le concept fallacieux de l’ »Homme » qui retenait captifs tous les philosophes précédents.

Ce qu’il faut comprendre, nous dit Marx dans les « Théories sur la valeur ajoutée », c’est que « ce développement des capacités de l’espèce humaine, bien qu’il se fasse d’abord aux dépens de la majorité des individus et de classes entières d’êtres humains, conduit à surmonter cet antagonisme et coïncide avec le développement de l’individu, que donc le développement supérieur de l’individualité s’achète au prix d’un processus historique dans lequel les individus sont sacrifiés… » (‘Théorien über den Mehrwert’, MEW 26.2, 111)

Une conclusion formulée dans le volume III du « Capital » : « Ce n’est en effet qu’à travers le plus immense gaspillage du développement individuel que le développement de l’humanité est assuré et réalisé dans la période de l’histoire qui précède immédiatement la reconstitution consciente de la société humaine. » (‘Kapital’ volume III, MEW 25, 99).

Nous voilà face à une orientation décisive du marxisme en matière de perspective anthropologique.

Quand Sève écrit qu’ « il est dans la nature des choses qu’un bourgeois partisan de la concurrence et du profit privé raisonne en termes d’individu, cela ne nous amène pas en tant que libres-penseurs à nier l’individu mais à comprendre et développer son rôle et son sens à la lumière du marxisme.

La prétention à mettre fin à la préhistoire de l’humanité, la « martyrologie », qui dure depuis trop longtemps, a besoin de contre-propositions positives contre le gaspillage des ressources humaines, la société dite de consommation ou du tout-jetable et l’énorme gaspillage causé par l’armement et les guerres…

La tâche première ici est de libérer l’homme de son rôle d’objet et de faire de lui le sujet de ses circonstances, de l’Histoire. Pour lui permettre de le faire, nous voulons y contribuer avec les moyens de l’illumination à notre disposition.

Anmerkungen:

(1) Karl Marx, Thesen über Feuerbach, 1845, MEW Bd. 3, Seite 5ff. Dietz Verlag Berlin, 1969
(2) Karl Marx / Friedrich Engels, Manifest der Kommunistischen Partei, London 1848, MEW Bd. 4, S. 459-493, Dietz Verlag Berlin (6. Auflage 1972, unveränderter Nachdruck der 1. Auflage 1959)
(3)Erich Hahn, Soziale Wirklichkeit und soziologische Erkenntnis, Berlin 1965, S. 13
(4) Hahn 1965, S. 145
(5) Hahn 1965, S. 40
(6) Karl Marx, Friedrich Engels, Grundrisse der Kritik der politischen Ökonomie, Berlin 1953, S.176
(7) Karl Marx, Friedrich Engels, Werke Bd. 6, Berlin 1959,, S. 408
(8) Hahn 1965, S. 155
(9) Hahn 1968, S. 117
(10) Hahn 1968, S. 122
(11) H. Hiebsch / M. Vorwerg, Einführung in die marxistische Sozialpsychologie, S. 58
(12) Filosofskaja Enziklopedija, Moskau 1964, Bd. 3, S. 196
(13) Hahn 1968, S. 130
(14) Kurella a.a.O., S.62, aus „Der Mensch als Schöpfer seiner selbst“, und zwar „Verfall und Triumph des Humanismus“ (1936), „Die kapitalistische Entfremdung und ihre sozialistische Aufhebung“ (1937)
(15) Kurella, S. 77
(16) Kurella, S. 78
(17) Karl Marx: ökonomisch-philosophische Manuskripte aus dem Jahre 1844. In: MEW, Ergänzungsband, Erster Teil, S. 574.
(18) ebenda, S. 531
(19) ebenda, S. 511
(20) ebenda, S. 518
(21) Kurella, S. 92
(22) Karl Marx: ökonomisch-philosophische Manuskripte, S.536
(23) Lucien Sève, „Penser avec Marx aujourd’hui“, (dt.: «Heute mit Marx denken»), Band II: «DER MENSCH»?, Paris La Dispute 2008
(24) Lucien Sève, „Penser…“, S. 105
(25) Lucien Sève, „Penser…“, S. 91
(26) Lucien Sève, „Penser…“, S. 92
(27) Karl Marx, Grundrisse, MEW 42, 742
(28) ebenda